Pour toi, à jamais.



Elle s’appelait Léto, devait naître vers le 10 janvier mais elle nous a quittés le 14 octobre. Elle restera à jamais la petite sœur d’Océane et d’Ulysse.

J’ai vécu des joies, j’ai vécu des peines. Les joies des autres, les peines des autres, mais également les miennes, les nôtres…
J’ai vécu sans jamais pensé qu’il fallait que je me dépêche de vivre car la vie est trop courte. Non, j’ai vécu les choses tranquillement, en ratant probablement des tas d’expériences, mais sans en subir le manque. J’ai vécu des pertes qui m’ont influencées plus ou moins…Mais je n’avais encore jamais vécu ce que nous venons de vivre. Mécaniquement, je me disais que c’est ce qui pouvait arriver de pire à des parents… Cependant, je me rends maintenant compte que cette absence que tu as créée n’est pas la pire de mes expériences. Cette absence n’a juste pas de mots pour être qualifiée. Elle est dure, tout en étant douce. Elle est difficile tout en étant presque trop facile. Cette absence est une présence que je garde au fond de moi. 

Dans mes gestes au quotidien avec ton frère et ta sœur, je t’imagine, je t’invente. Je m’oublie parfois, effectuant les gestes mécaniquement, c’est tellement facile. 

Chacun de mes enfants m’ont appris ou m’apprennent encore des choses sur moi-même. Toi, tu m’as appris que finalement je devais être plus forte que ce que je pouvais bien imaginer, ou croire. Il est encore trop tôt pour le dire, mais je crois que tu m’as appris à être moins critique envers moi-même, plus indulgente. Tu m’as également apporté la joie de m’imaginer entourée de trois enfants.
Avec ton papa, nous t’en sommes très reconnaissants. Car en 27 semaines, tu nous as apporté des choses qui ne se mesurent pas, qui ne se comparent pas. Mais qui resteront jusqu’à la fin.

Je continue de vivre aujourd’hui, sans toi mais avec toi. Ma vie devient un paradoxe qui ne semble pas me gêner. 

Un jour, je pourrais dire que j’ai vécu grâce à toi, mais aussi grâce à ton frère et ta sœur, grâce à ton père. 

Ma vie n’est pas tracée à l’avance, ma vie se construit et s’est développée au grès de mes expériences. Chacune des étapes que j’ai franchies, ou que je franchirai, me permet de garder des bouts des autres. Ceux qui, parfois sans le savoir, ont été là pour moi. Ces petits bouts font de moi ce que je suis maintenant, ce que je deviendrais à la fin.


Commentaires

Geisha Line a dit…
Très bel hommage, Maëlle.
On est tous avec toi, avec vous, malgré l'océan entre nous.

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